A une semaine des vacances
A une semaine des vacances, faisons un petit point depuis le début septembre :
Je suis totalement aphone. Du genre : j'ai terminé mon vendredi en mimant à mes élèves ce que je voulais leur dire. J'ai chanté "on écrit sur les murs" en mode métal hard core. J'ai fait le pot d'inauguration de l'école en papotant avec mes collègues avec la voix de Jeanne Moreau. J'ai passé une soirée avec mes amis en agitant la main quand je voulais parler. Et eux, adorablement, ont fait le silence complet pour écouter, parce que ma voix n'était plus qu'un tout petit filet (aka j'ai les meilleurs amis de la terre). Aujourd'hui dimanche, je n'ai toujours pas de voix. Je croise les doigts pour la retrouver avant demain.
J'ai découvert mon côté un peu Grimlins envers ceux qui m'enquiquinent. Je n'ai pas encore bouffé le Père Noël ni fait exploser le micro-onde du bahut, mais j'ai des moments un peu ronchons. Tout en restant un peu trop bisounours sur les bords.
Je découvre les joies du stress en arrivant à l'école et en se demandant quelle calamité va encore nous tomber dessus. Si je n'ai pas oublié un truc sur la liste de 4km de long qu'on a a faire à côté de la préparation de cours. Entre les rdv de psy scolaire, la réservation des sorties, les demandes de devis, les réponses de mots aux parents, les distributions de mots aux parents (jusqu'à 3 dans la journée), les contrôles de réponses des parents aux-dits mots, les listes diverses et variées, les réunions, les tableaux à rendre, les calculs des heures et j'en passe. Et au passage, gros big up à mes collègues qui préparent des projets et qui gèrent ça d'une main de maitre. J'en reste baba. J'arrive à peine à corriger mes fichiers de maths.
J'ai appris à faire du café avec la machine. Wonderful !
Mes élèves sont choupinous. On s'apprivoise de plus en plus et la dynamique de classe comment à se roder. Je suis très fière d'eux et je n'hésite pas à leur dire.
La piscine reste un concept très vague (hu hu hu... hum...). En théorie, on avait 12 séances, en pratique on en a eu 3. Le savoir nager, ça sera pas pour cette année.
Je réussi petit à petit à grapiller des heures de détente. Aujourd'hui dimanche, j'ai terminé de bosser à 15h30. Au lieu de 18h30. Allez, on y croit !
Je commence à m'organiser. Un tout petit peu. Je vois mes erreurs. Je vois ce qui fonctionne. Ou pas (beaucoup de "ou pas"). Je reste optimiste, ma deuxième période va être plus organisée (ceux qui se roulent de rire dans le fond, je vous vois!)
Les dolipranes sont devenus mes meilleurs amis. Voir mon aliment principal. Mais le chocolat reste indétrônable.
J'ai pleuré. Beaucoup. Longtemps. J'ai douté. J'ai déprimé. J'ai désespéré. J'ai crisé. J'ai organisé des trucs pour la classe qui n'ont pas marché. Je me suis cassé la figure. Beaucoup de fois. J'ai sacrifié mon temps personnel. Mais je préfère oublier. Je garde les fous rires, les discussions du midi, les succès, les sourires, les perles de mes élèves, mes petits rituels perso rythmant ma semaine, l'expérience acquise petit à petit et les supers conseils et coups de main de mon entourage et de mes collègues.
Et je me rends compte 1) qu'il me reste du boulot 2) qu'au final, je passe des chouettes journées, quand un de mes élèves vient me voir en souriant "Maitresse, ça passe trop vite quand même l'après-midi!" ... et que je réponds "Oui, surtout qu'on est le matin..."